Quel est le « bon » outil pour améliorer la performance de votre imprimerie ?
Chaque jour, nous entendons parler d’outils et de programmes pour améliorer la performance de notre entreprise. Il y en a beaucoup, et souvent avec de nouvelles versions qui sortent chaque année. Ils comprennent la théorie des contraintes (Theory of Constraints ou TOC en Anglais), le Lean, le Six Sigma, l’ISO, le CMM et le BPI / BPM. Certains, comme le Six Sigma et l’ISO, demandent une formation rigoureuse et sont accompagnés de programmes de certification qui sont des projets majeurs à part entière. Comment une imprimerie peut-elle alors s’y retrouver parmi ces outils et sélectionner le bon outil ? À quel moment doit-elle l’utiliser ? Quand utiliser un outil ou une méthode, quand utiliser un autre outil ou une autre méthode ?
La réponse à ces questions doit commencer par une définition claire des objectifs et par un calendrier rigoureux. L’imprimerie rencontre-t-elle un problème spécifique, a-t-elle un mandat envers un client / l’industrie, ou cherche-t-elle encore à optimiser sa performance globale ?
Théorie des Contraintes (Theory of Constraints ou TOC en Anglais)
- Focus : identifier les contraintes ou les limites d’une tâche ou d’un processus
- Action : éliminer la contrainte
- Résultats : maximiser le « throughput[1] »
- Limite : généralement cible une seule tâche / fonction
“Construisez-le et ils viendront.”
N’hésitez pas à relire pour l’occasion mon billet « Quel est le but de votre imprimerie ? » reprenant les idées de Eliyahu M. Goldratt, créateur de la théorie des contraintes)
LEAN
- Focus : éliminer les déchets, produire en juste à temps
- Action : ranger, optimiser le flux de production
- Résultats : réimpressions pour malfaçon éliminées, réduction des stocks, de l’espace au sol, du cycle de production
- Limites : difficile dans une entreprise orientée projet plus efficace dans l’industrie dont l’industrie graphique et l’imprimerie en particulier
“Ne pas le construire avant qu’il ne soit nécessaire.”
N’hésitez pas à relire pour l’occasion mon billet « L’impression à la demande et la maison TPS » reprenant les objectifs associés de la « Fabrication Lean » et du « Juste à temps ».
SIX SIGMA
- Focus : la variation dans un processus, le suivi statistique d’une erreur / d’un incident et de sa cause
- Action : DMAIC – Définir, Mesurer, Analyser, Améliorer, Contrôler
- Résultats : trouver et éliminer les sources de variation
- Limites : approche statistique intensive et rigoureuse, peut conduire à une paralysie de l’analyse, le coût pour une formation et une certification Six Sigma peut être élevé
“Construire exactement les spécifications souhaitées par le client.”
N’hésitez pas à relire pour l’occasion mon billet « DMAIC et DCDV ? » pour comprendre la différence entre une méthode d’amélioration (gestion de la couleur par exemple) et une méthode de création de processus (mise en place d’une plateforme Web-to-print)
ISO
- Focus : documenter le processus
- Action : documenter en détail le processus existant de façon structurée, et vérifier la conformité au processus documenté
- Résultats : processus cohérent et reproductible
- Limites : l’accent est mis sur des preuves documentaires, ainsi un pauvre processus peut être documenté et suivi et également certifié ! Les mesures correctives se concentrent uniquement sur la documentation. L’ISO est un système coûteux si la certification est mise en œuvre.
«Documentez ce que vous faites et faites ce que vous documentez.”
L’ISO dans l’imprimerie a une vocation un peu plus large qu’une simple documentation, ce que l’imprimerie Pure Impression décrit très bien sur son site :
- ISO 9001
- ISO 14001
- ISO 12647-2
Très vite on comprendra que ces normes ISO font également appel aux autres outils notamment Lean Six Sigma pour répondre chacune à leurs exigences spécifiques en matière de qualité, d’environnement ou encore de management de la couleur.
BPI (Business Process Improvement) / BPM (Business Process Management)
- Focus : définir, analyser et améliorer des processus inter-fonctionnels
- Action : cartographier les processus existants, définir les tâches et les données d’entrée et de sortie pour chacun, identifier et éliminer les lacunes et les chevauchements, gérer avec des indicateurs et des actions reliées aux résultats
- Résultats : processus améliorés et remaniés avec un temps de cycle et un coût réduits, augmentation des rendements
- Limites : nécessite un soutien du haut vers le bas pour être vraiment efficace, le périmètre des processus doit être clairement défini, doit appliquer des outils et des compétences en gestion de projet et en résolution de problèmes appropriées
“Gérer une entreprise autour de la réalisation d’objectifs globaux; utiliser les bons outils selon le cas.”
Les imprimeries ont besoin d’avoir une compréhension claire de leurs objectifs et leurs besoins, et une mesure de leur tolérance au changement. L’urgence d’amélioration est un autre facteur déterminant. Enfin, pensez aux compétences internes ou externes dont vous aurez besoin pour mener à bien votre projet en choisissant l’outil ou la méthode la plus appropriée. Cela permet de gagner du temps et d’augmenter vos chances de succès.
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BIOGRAPHIE
What is the “right” tool for improving business performance? By Richard Losch on April 10th, 2012
[1] La première édition française du livre Le But avait introduit le néologisme « produit des ventes ». N’évoquant aucun concept précis, cette expression avait l’avantage d’obliger auteur et lecteurs à s’accorder sur une définition. Aujourd’hui, avec quelques années de recul, il faut bien reconnaître que « produit des ventes » n’a pas survécu à l’épreuve du terrain. C’est donc après mûre réflexion que le traducteur a décidé de revenir au terme d’origine, throughput.
Votre article est très complet, n’importe qui pourra s’y retrouver facilement. A bookmarker d’urgence !